lundi 18 février 2008

machine de guerre



Retour sur la ligne de fuite.


Deleuze - Guattari en dénombrent trois catégories : ligne de fuite négative (qui s'annihile dès son commencement : le verrouillage oedipien de la situation), ligne de fuite relative (se déroule selon une segmentarisation pour retomber au fond d'un trou : le sujet centré et ses trous noirs), ligne de fuite positive absolue : creuset de la création artistique (c'est-à-dire une ligne de déterritorialisation, à l'instar d'un fluide continu, comme celui d'une musique, c'est-à-dire processus a-signifiant : processus hors sens, hors représentation et pourtant trouvant un frayage dans l'entre-deux des représentations,- espace lisse qui ne peut exister sans espace strié : pas de ligne nomade sans ligne sédentaire).

La déterritorialisation transforme la terre en paysage, une tête en visage, comme la ritournelle hélicoïdale qui nous propulse dans le cosmos (la ritournelle circulaire, quant à elle, meuble notre environnement). Un territoire est toujours fabriqué (de l'ordre de l'artefact, alors qu'un milieu est naturel).

Le régime schizo est, pour Deleuze-Guattari, le meilleur pacte que l'on puisse passer avec le socius.
Il opère sur le niveau moléculaire, niveau où se frayent les lignes de déterritorialisation.

Le sujet de l'art contemporain est un sujet larvaire, celui-ci s'édifie selon un plan d'immanence (conceptuel) et un plan de consistance (sensoriel) qui culminent dans un corps sans organe (CSO) ; le CSO est un corps construit en rupture avec le formatage des représentations dominantes (molaires). Le CSO se construit notamment dans la création artistique (dans un texte de Beckett ou d'Artaud, une toile de Klee ou Picasso, dans la voix de la Callas ou de Sarah Vaughan).

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